
Invitation à a projection de « Gustave Doré et ses graveurs »
« Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître… »1. Dans ce temps-là, la lueur blafarde des écrans de télévision noir et blanc ne baignait pas encore tous les foyers familiaux. Le jeune enfant, avant qu’il ne sache lire, pouvait se lover dans le giron d’un parent ou d’un grand parent et tourner les pages d’un épais et pesant volume. Dans le gris typographique de celles-ci s’ouvraient alors des fenêtre vers des aventures ou des voyages extraordinaires, des animaux fantastiques ou des contes et légendes d’autrefois. Enveloppé par la chaleur protectrice de l’adulte, l’enfant se plongeait sans bruit dans l’imaginaire de la rêverie et s’endormait paisiblement. Gustave Doré et ses graveurs ont ouvert de telles fenêtres dans leurs livres qu’on ne disait pas encore d’artiste. Ils connurent avec les contes de Perrault, les fables de La Fontaine, Rabelais, La Divine comédie, Don Quichotte, etc. des succès éditoriaux et de librairies considérables en plusieurs milliers d’exemplaires vendus.