Le petit peuple de l’atelier

Exposition de Maxime Préaud
Galerie de l’Échiquier
16 rue de l’Échiquier Paris
avril 2018

(Cl. Christine Moissinac)

« Le petit peuple de l’Atelier » de Maxime Préaud respire la jeunesse et la joie de vivre. Il est fait de quelques objets : des cafetières colorées, avec parfois un verseur bien cambré, des pots et encore des pots, une bouteille qui a vécu, et encore une autre, une gomme, des pinceaux plantés dans un autre pot, et puis là, on se demande pourquoi une statuette africaine. Tous attendent la main de l’artiste qui doit, on ne le voit pas mais on le sent, les saisir avec tendresse, les déplacer pour les rapprocher, faire jouer leurs couleurs, ou encore adoucir l’arrondi d’un pot ou d’une bouteille, simplement leur donner leur pleine valeur. Ces compositions se déclinent avec ces quelques notes, vibrantes de couleur grâce à la technique que Maxime apprécie particulièrement, la plaque perdue, qui implique une progression, couleur par couleur, rigoureuse dans la création et l’impression de l’estampe : probablement pour l’artiste un moment de sérénité et de travail en douceur. Pour le visiteur, cette déclinaison de quelques « syllabes » provoque un regard renouvelé sur des objets si communs, mais si utiles finalement.

Et pour leur rendre hommage, s’est ajoutée une très grande planche, fruit d’un très long mûrissement, les rassemblant tous dans une sorte de parade festive.

« Vue d’une des étagères de mon atelier »,
linogravure (Cl. Maxime Préaud)

Christine Moissinac

Seizième Biennale de Conflans

XVI° Biennale de Conflans Sainte-Honorine (95)
novembre 2017

Quinze artistes, et dix œuvres chacun, ce qui est très agréable car le visiteur peut réellement s’approcher de leur travail, raison pour laquelle cette biennale suscite à chaque fois une curiosité renouvelée. Toutes les techniques de l’estampe sont présentes, les thèmes et les univers personnels d’une très grande variété : objets oubliés du quotidien de D. Boxer, imaginaire fantastique de P. Vaquez, paysages endormis et luxuriants de J. de Nubes, interprétation personnelle et allégorique de textes poétiques iraniens anciens de S. Abélanet, rencontres improbables d’éléments maritimes ou urbains de P. Migné, danseurs en pleine action de C. Combaz, animaux et humains confrontés à leur identité et a partageant parfois… de S. Delahaut, abstractions rigoureuses de C. Laks, ou lyriques de S. Marzin. Impossible de tout citer mais de cet ensemble, l’art de l’estampe ressort vivifié : il peut tout faire, tout dire, tout évoquer.

« La quête des oiseaux » de Sylvie Abelanet, eau-forte, 50×65 cm
(Cl. Christine Moissinac)

Christine Moissinac

Biennale de Saint-Maur 2017

Jusqu’au 26 novembre 2017 à la Villa Médicis de Saint-Maur.

Le thème de la huitième biennale, « Lumières », étant très large, a attiré de nombreux artistes, dont près de quarante pour cent d’étrangers ou vivant à l‘étranger. Parmi les trente-cinq retenus, plusieurs nous étaient déjà connus, puisque, par exemple, le second prix a été attribué à Ariane Fruit, lauréate GRAViX 2017.

Mathilde Seguin, « Pas portrait de famille Jeanne GR et Angélique »,
linogravure, 30,2 cm x 71,1 cm, 2016

Il est toujours intéressant de voir des travaux nouveaux d’un artiste que l’on suit depuis plusieurs années. C’est le cas pour les portraits qui restent saisissants de Christine Gendre-Bergère, les aquatintes très fortes de Sylvie Abélanet, les mystérieuses pointes-sèches de Jeanne Clauteaux-Rebillaud, les architectures précises de Léon Garreaud de Mainvilliers, les évocations diaphanes de Mikio Watanabé, les linogravures colorées à la planche perdue de Lise Follier-Morales, les aquatintes sensibles de Charles-Henri Delprat.

L’exposition permet aussi de retrouver des artistes perdus de vue sans raison, comme Mathilde Seguin et Edith Schmid. Et, surtout, d’y faire d’heureuses découvertes : Paruo, Karol Pomykala, JanVicar, Cécile Gissot, Wendelien Schonfeld, sans oublier le premier prix décerné à Baptiste Fompeyrine.

Baptiste Fompeyrine, « L’arrivée de Magellan »,
eau-forte, aquatinte et burin sur zinc, 35,4 cm x 49,7 cm,  2017

Christine Moissinac