Catalogue raisonné

Première de couverture du catalogue (Cl. L’estampe de Chaville)

La publication de son catalogue raisonné est toujours un moment important dans la carrière d’un artiste comme celui de sa première exposition rétrospective. Après soixante ans de pratique magistrale de la gravure et de l’estampe, ce catalogue raisonné d’André Bongibault marque son parcours artistique. Il l’a consacré à cet art exigeant de l’estampe et à la transmission de ses arcanes à de nouvelles générations. Directeur artistique de L’estampe de Chaville, il a mené et continue de mener ces deux aspects de son activité de front au grand bonheur de ses élèves et aussi des amateurs de ses estampes.

Parti aux Indes dans sa jeunesse, il ramène de son séjour des souvenirs de formes, de lumières, de personnages et d’objets qu’il traduit par le burin, l’aquatinte, la gravure au sucre et la manière noire en des gravures de grands formats. Ensuite dans ces dimensions toujours plus imposantes, il brosse des chaos telluriques où terre, eau et feu s’embrasent en de puissantes confrontations primordiales et cinémastoscopiques. La virtuosité époustouflante de ces estampes sait susciter des interrogations existentielles chez celui qui les regarde. Ainsi ses grands formats plongent-ils au fond de l’intimité de chacun.

Ce catalogue raisonné, établi et conçu par Michel Wiedemann, a été réalisé par Jean Benais et Olivier Musseau et imprimé sur les presses de l’imprimerie Poisneuf à Josselin. Il est édité et distribué par l’association L’estampe de Chaville. Il comporte la notice technique et la reproduction en couleur de 92 gravures d’André Bongibault, la liste de ses éditeurs et de ses imprimeurs, son curriculum vitæ, la liste de ses expositions, des distinctions obtenues en France et à l’étranger, sa fortune critique qui réunit les propos d’André Bongibault sur la gravure, des articles écrits à son sujet et enfin son portrait et quelques images de lui au travail.

« André Bongibault – gravures » de Michel Wiedemann, catalogue raisonné, format 240 x 220 cm, 134 pages, 92 reproductions de gravures. L’estampe de Chaville éditeur-distributeur, 2022, ISBN : 978-2-9583413-0-5 . Prix : 40 €, frais de port : 8 €, à commander à l’éditeur :L’estampe de Chaville 1 rue du Gros Chêne 92370 ou estampedechaville@free.fr

Claude Bureau

Bas les masques !

Le port du masque, qu’il soit obligatoire ou conseillé, est devenu aujourd’hui un accessoire du visage comme la moustache, la barbe ou les boucles d’oreilles. Nul sommet international sans personnalités masquées où seuls les princes peuvent le mettre bas ! Sur cet accessoire le plus porté au monde, les Éditions de la BnF viennent de publier sous la direction de Patrick Le Bœuf « Masques »,  un ouvrage abondamment illustré à partir des fonds de Bibliothèque nationale de France. Il invite le lecteur à explorer les multiples aspects de cet accessoire remis dramatiquement au goût du jour avec la pandémie de covid 19. Subit et non-voulu, que cache-t-il ce masque, à défaut de protéger ? Comme l’écrit Damien Schoëvaërt-Brossault  : « Bas les masques ! Et montrons-nous tel que nous sommes ! Mais à visage découvert, que révélons-nous de nous-même ? Le visage semble dire avec évidence « je suis celui que tu vois ». Mais à quoi correspond ce que je vois, ou crois voir ? L’autre n’est-il pas toujours bien plus que ce que je peux, ou je veux, en voir ? A-t-on un « vrai » visage sous le masque de chair ? »

« Masques – Transcender, représenter, parader, punir, dissimuler, protéger », ouvrage broché de 220 pages, 140 illustrations, 22 x 27 cm, ISBN/EAN : 978-2-7177-2891-0 / 9782717728910, Paris, les Éditions de la BnF, 2 octobre 2022, en vente au prix de 39 €.

Nota bene : Présentation et signature de l’ouvrage le 8 décembre 2022 à la librairie de la Petite Égypte, 35 rue des Petits Carreaux 75002 Paris.

Claude Bureau

« Ateliers gravés »

L’espace de l’atelier est un sujet qui inspire de nombreux artistes, qu’ils soient dessinateurs, peintres, graveurs, etc., comme le montre une abondante iconographie accumulée depuis plusieurs siècles. Elle témoigne souvent de l’encombrement, du désordre, du bric-à-brac, voire du capharnaüm qui règnent en ces lieux hantés par la fièvre créatrice. Pour le créateur le temps manque aux rangements. Curieusement ces espaces encombrés sont aux antipodes des expositions artistiques contemporaines qui préfèrent montrer seulement les pépites achevées plutôt que les lieux où elles sont nées. Dans l’encombrement de ces lieux naissent ainsi dans le plus grand mystère des œuvres voire des chefs-d’œuvre.

C’est à ces ateliers que Jörge de Sousa Noronha1, artiste polymorphe, lithographe et éditeur, a consacré un récent ouvrage : « Ateliers gravés ». Dans cet opuscule de 18 x 18 cm, de 48 pages, publié le 22 septembre 2022 aux éditions Point & Marge sous couverture souple ou rigide (à commander par Internet)2, il a fait le choix d’estampes dont le sujet s’attache à ces lieux créatifs au milieu des outils, des machines, des tables, des papiers et bien d’autres choses encore. Il a choisi pour cela des graveurs contemporains dont Stephen Alcorn, Yvonne Bourg, Érik Desmazières, France Dumas, Ariane Fruit, etc.

une page intérieure de « Ateliers gravés »

L’ouvrage comporte une préface de Maxime Préaud intitulée : « Espaces en voie de disparition ». Titre nostalgique tant il est vrai que les ateliers d’artiste, devant l’enchérissement des loyers dans Paris intra-muros, sont relégués temporairement dans les friches industrielles de lointaines banlieues ou définitivement aux lisières de la ruralité.

1 – Pour en savoir plus voir ici : https://jorgenoronha.wordpress.com
2 – Pour commander l’ouvrage voir ici : https://www.blurp.fr/books/11287865-ateliers-grav-s

Claude Bureau