L’art imprimé au cœur de la création contemporaine

Capture d’écran : présentation des six conférences

J’ai « écouté pour vous » les six conférences de Jennifer Roberts « On Printmaking » (De l’art d’imprimer des images). On les trouve sur Youtube (taper Jennifer Roberts On Printmaking). Elles sont en accès libre. On les doit au Covid : elles ont été enregistrées pour être données en distanciel via internet et non dans le cadre d’un amphithéâtre comme c’est l’usage pour les prestigieuses conférences de la National Gallery of Arts.

Jasper Johns, commentant sa démarche, confiait (je traduis) : « pratiquer une technique d’impression vous permet de créer, mais surtout fait fonctionner votre esprit différemment que lorsque, par exemple, vous pratiquez la peinture avec un pinceau … Cela nourrit en retour votre peinture parce que vous trouvez des choses nécessaires pour l’impression qui deviennent intéressantes en elles-mêmes ; elles peuvent être utilisées en peinture où, sans être nécessaires, elles vous donnent des idées. C’est ainsi que faire des estampes a beaucoup influencé ma peinture. »

S’appuyant sur cette confidence de Johns (citée dans la deuxième conférence), Roberts développe une hypothèse générale : les artistes qui ont fait l’art américain des années 1960/70 pratiquaient une technique d’impression et cette pratique est au cœur de leur création et cela, quel que soit le medium utilisé (technique d’impression ou non). Elle développe son hypothèse en analysant les œuvres de Jasper Johns, Robert Rauschenberg, Andy Warhol, Ed Rusha, entre autres ; elle étend son analyse à certains artistes contemporains : entre autres, Glenn Ligon, Mona Hatoum, Mark Bradford, Julie Mehretu, Christiane Baumgartner.

Pour développer cette hypothèse, Roberts présente une analyse ambitieuse de l’impression d’images (printmaking). Elle distingue six gestes de base (elle emploie le terme anglais maneuver) qui sont instanciés et déclinés dans les chaînes opératoires caractéristiques des différentes techniques d’impression (gravure, lithographie, sérigraphie, impression numérique et techniques adjacentes : pochoir, frottage). Elle appelle ces six gestes génériques : Pressure, Reversal, Separation, Strain, Interference, Alienation. En français : Pression, Inversion, Disjonction, Forçage, Interférence, Aliénation. Chacune des six conférences est consacrée à un de ces gestes.

Par exemple, la première conférence « Pressure » (Pression) expose comment la fabrique d’une image imprimée met en jeu un couple de forces antagonistes « pression contre résistance » (le rouleau contre le plateau de la presse, la raclette qui force l’encre à travers l’écran de sérigraphie) et d’autre part, un enchaînement de deux moments : celui de la pression, qui permet le transfert de l’image par contact, et celui du relâchement qui libère l’épreuve.

Puis, Roberts articule sa description minutieuse des processus matériels à une approche holistique de la technique. Elle montre comment, dans le contexte social, économique ou culturel que l’artiste convoque, ces processus donnent sens par eux-mêmes à l’œuvre sans recourir à une représentation. Elle prend l’exemple de la série Beauties de Willie Cole (2012) : Cole transforme des tables à repasser, qu’il a aplaties à coup de marteau, en matrices qu’il imprime sous une presse taille douce. Il nomme chaque estampe du nom d’une femme de la génération de sa grand-mère. Présentant la trace matérielle de l’objet sur lequel s’échinaient les servantes noires dans les familles blanches, chaque estampe porteuse d’un nom propre devient un portrait symbolique. Leur réunion sur le mur d’une galerie ou d’un musée rend hommage à ces femmes inconnues et à leur labeur non reconnu.

Capture d’écran : vue de l’exposition de Willie Cole

Elle prolonge l’analyse avec les œuvres de David Hammons. Sans utiliser de dispositif mécanique pour presser, il met en jeu l’enchainement « transfert par pression / relâchement ». Hammons presse son corps, ou partie de son corps, sur une feuille de papier préparée, puis s’en détache en laissant une empreinte. Il crée des images qui rappellent et évoquent les corps des hommes noirs objets des violences policières sans les réifier comme le ferait la photographie et son usage dans les medias.

Capture d’écran : détail d’une estampe de David Hammons

L’intérêt de ces six conférences me semble triple. Le premier est artistique : Roberts nous fait entrer dans « la cuisine technique/conceptuelle » d’artistes engagés dans des démarches très diverses et, comme le dit Jasper Johns, ça donne des idées ! Le second relève de l’histoire de l’art : en donnant une place centrale aux techniques d’impression, elle renouvelle notre vision de l’art moderne et contemporain. Par exemple, elle débarrasse l’œuvre de Warhol des clichés qu’on rabâche sur le pop art, critique de la société de consommation, pour montrer combien sa pratique de la sérigraphie est subtile. Sa présentation de l’œuvre de Baumgartner, qui s’appuie sur une remarque de Ruskin sur la gravure en bois debout, est lumineuse. Le troisième intéresse la philosophie de l’art : elle développe une analyse de l’image (il faudrait utiliser ici le terme de Jean-Claude Bailly, l’imagement) dans les arts visuels occidentaux libérée de la tradition centrée sur la peinture ou le dessin. Ces conférences devraient faire date

Les conférences sont en anglais américain (côte Est). Elles sont faciles à suivre car elles sont sous-titrées en anglais, ce qui permet de reconnaître les termes ou les mots dont la prononciation n’est pas familière. Par ailleurs, le plan, l’argumentation, les illustrations sont toujours explicites ; Roberts ne jargonne pas et ne laisse jamais dans l’ombre ses présupposés théoriques ou ses préférences artistiques.

Jean-Marie Marandin

Gravures chez le Bailli

Une salle (Cl. Rémy Joffrion)

21e salon international de la gravure
Maison du Bailli 57340 Morhange
9 au 24 septembre 2023

Il est des lieux que l’on connaît peu ou mal, à l’histoire tourmentée, mais où, comme celui évoqué ici, le souvenir se dissout dans un cadre de vie particulièrement marqué par les blessures de deux guerres : ainsi Morhange en Moselle, petite cité, hier de garnisons, aujourd’hui tournée vers l’avenir, sise au centre d’un espace délimité par les verticales de grandes agglomérations : Metz-Nancy et Sarrebourg-Sarreguemines… Un salon de gravure, le 21e, allait être le déclic de la découverte, invitant à la visite, du 9 au 24 septembre, malheureusement les seuls week-ends ou sur rendez-vous en semaine.

J’avais été informé de la manifestation au travers d’une invitation qui m’avait laissé coi, tant elle était porteuse graphiquement de maladresses, s’y ajoutant même l’inversion picturale de deux œuvres présentées… Mais au moins, de quoi laisser une empreinte bien marquée dans la mémoire, comme en témoignent ces quelques lignes. Nous sommes dans l’un des édifices patrimoniaux emblématiques de la ville : la Maison du Bailli. Rappelons que le Bailli était ici, au tout début du XIIe siècle, l’administrateur d’une seigneurie (appartenant successivement à des comtes locaux) et que, pour abriter l’activité grandissante de ses responsabilités, une maison avait été édifiée au XVIe siècle.

Les temps changeant, rattachement de la Lorraine à la France et vent révolutionnaire de la fin du XVIIIe siècle soufflant, le bâtiment changea d’usage et servit successivement de prison, de gendarmerie, de ferme, avant de devenir plus récemment une maison dite de l’Amitié. La Maison du Bailli fut rachetée en 1953 par l’A.M.E.C. (Association Morhangeoise Education et Culture) pour une restauration en profondeur et y créer des activités associatives, comme le “Cercle d’Histoire et du Patrimoine”, l’atelier d’art d’une artiste, Yllen, s’y ajoutant une belle volonté particulière d’ouverture sur la connaissance de l’estampe…

De par son intérêt propre, la bâtisse sera même classée, en 1993, au répertoire des monuments historiques. Hors des façades sans attrait, le lieu est devenu aujourd’hui un bel écrin pour créer des manifestations culturelles, avec un intérieur de caractère, des murs-cimaises bien mis en lumière par des diodes “led”… Telle cette exposition de gravures, laquelle est maintenant l’un des temps forts annuels de la commune et des environs. D’ailleurs, il y avait foule au vernissage !

Placé sous le haut patronage du président du Conseil départemental de la Moselle : Patrick Weiten, et sous l’égide du maire de Morhange, Christian Stinco, nombre de personnalités locales, présentes ou représentées, étaient là, au soir du 9 septembre, pour accompagner le président actuel de l’association, Fabrice Guerbeur, lors de sa présentation de l’événement.

Après les remerciements d’usage, hommage fut rendu par le président Guerbeur à trois personnes décédées qui, dans l’A.M.E.C., œuvrèrent beaucoup pour la réussite des salons de gravure. En particulier, – disparu le 22 juin dernier -, un certain Jean-François Chassaing (1942-2023), président d’honneur de l’A.F.C.E.L – l’Association Française pour la Connaissance de l’Ex-Libris -, « ancien commissaire de l’exposition et expert nationalement reconnu de l’art de la gravure et des ex-libris ». Je rappelle que c’est à son initiative et à celle de Jacques Pierre, que fut édité, lors de la disparition d’une grande buriniste, l’album du souvenir : “Le Monde rêvé d’Hélène Nué”.

Une autre salle (Cl. Rémy Joffrion)

La parole fut donnée ensuite à Nelly Simon, commissaire de l’exposition, pour présenter les artistes qu’elle avait invités. Nous l’avions citée plus haut, sous son alias Yllen (son prénom inversé). Passionnée de dessin et de peinture, formée à l’École supérieure d’Art de Lorraine, à Metz, (où elle découvrit la gravure), elle est animatrice d’un atelier créé en 2005, où elle donne des cours et organise des stages de création picturale (huile, aquarelle et pastel). Cela « dans une ambiance de partage studieuse et conviviale ». Et pour elle d’évoquer les artistes invités, laissant à ceux présents le soin de partager leur art avec le public, après le verre de l’amitié, certains ne pouvant être là pour diverses raisons majeures.

Un bel accrochage, qui aurait gagné, semble-t-il, à être généralement moins haut pour le regard, une gravure s’examinant aussi de près, et organisé avec un alignement précis des estampes, afin de bien équilibrer l’ensemble. La quantité d’œuvres allouées à chacun, et c’est le principal, permettant de bien apprécier chaque artiste. Par contre, pour en simplifier ma présentation, je vais me référer aux illustrations des fiches éditées pour chacun(e). Regrettant là encore que l’ensemble, séduisant en lui-même et bien imprimé, ne se réfère pas à une charte graphique définie.

Et de citer : Evelyne Fauconnet, qui traduit dans “Végétal” son expression florale (une couleur par planche) en linogravure, récompensée par une médaille d’or (techniques mixtes) au Salon des Beaux-Arts de Lorraine en novembre 2022.

Valérie Guérin, amoureuse du trait et des contrastes entre le noir et le blanc, à la recherche de “Mimétisme pictural” et qui s’est laissée séduire par la tendresse de la linogravure, en dialogue sensuel de la gouge et de la matière.

Puis le couple Niortais, Michèle et Rémy Joffrion, dit Rem. Alors que ce dernier semble flâner avec un burin inspiré et aquatinté dans quelque “Rèverie andalouse” musicale, son épouse Michèle a choisi la nuit des lumières de l’espace, mezzotintée, une évasion boréale “Fugitive” mais forte, laquelle, entre autres gravures, a interpellé l’un des invités surprises de la soirée, personnage singulier doté, en particulier, d’un doctorat en Physique des Particules (Lyon 1), et attiré par une vision d’artiste qu’il ressent liée à la cosmologie quantique : le Père franciscain Tiem (Tran, Ngoc Tiem), nouveau curé-archiprêtre de la paroisse (accueilli officiellement le lendemain, dans l’église voisine Saint-Pierre-Saint-Paul). Quelle rencontre ! Ponctuée d’échanges de pensées rares que me rapporteront les artistes…

Rencontre (Cl. Rémy Joffrion)

Venant d’Italie, Silvana Martignoni, déjà présente en 2017, qui, telle un papillon, butine “De fleur en fleur” les jardins de Busto Arsizio, où sa manière-noire, parfois enrichie d’autres tailles, se pare de couleurs, et de définir sa poétique ainsi : « ses gravures représentent des icônes transfigurées résultant de l’observation de la nature et de l’abstraction qui s’entremêlent dans la persistance de la mémoire ».

Philippe Turpin, qui clôt la liste, vit à Cilaos, sur l’île de la Réunion. Autodidacte séduit par l’alchimie de l’eau-forte, quelle soit de trait ou de teinte, qui va lui permettre de traduire « son monde intérieur peuplé d’arbres imaginaires, de paysages fantastiques et de vaisseaux fantômes », découvrira, grâce à la rencontre du peintre-graveur Claude Groschêne, la gravure directe au burin. Son “Arbre des bois” est éloquent de la qualité de ses évocations et de leur créativité. Donc, une palette d’artistes propre à séduire les visiteurs.

Pour terminer, et pour rendre hommage à ce grand absent qu’est dorénavant Jean-François Chassaing, pour le remercier d’une manière personnelle d’avoir été aussi notre partenaire en ex-libris, de concert avec le regretté Pierre Séjournant (1927-2014), lors de notre grande exposition Seine-et-Marnaise : “Japon, le corps sublimé”, au Château-musée de Nemours (6 octobre2012), voici, ci-dessous, un éloge de la gravure que Jean-François Chassaing formula dans un petit ouvrage dédié au Salon international de la Gravure de Morhange, rédigé par Ève Pascal, présidente-fondatrice. Une brochure, qui, chaque année accompagne les fiches des artistes exposants.

« Pour la défense de la gravure contemporaine…

Depuis la nuit des temps, du fond de leurs cavernes préhistoriques ou de leurs ateliers contemporains, les graveurs forment à la surface de la terre une multitude de petites lumières qui repoussent les ténèbres de la barbarie, encore si présente en ce début de millénaire. Cette recherche de la lumière, commune à tous les graveurs, peut engendrer le rêve de l’amateur d’estampe et ces instants de bonheur peuvent être partagés.

L’estampe n’est pas un art de l’éphémère. L’artiste, au terme d’un métier longuement acquis et après avoir fait oublier sa technique, peut suggérer le monde qui se cache derrière ce qu’il représente. C’est ce qui attire le regard, exalte la compréhension et reste encré dans la mémoire.

L’estampe, cet art de la pérennité, nous berce de son caractère situé hors des modes et du temps, et nous laisse tout loisir pour l’apprécier. Peut-on considérer la Gravure comme la quintessence de l’estampe ?

La Gravure est un art de tradition, de respect et d’ouverture sur le monde contemporain. C’est un Métier de réflexion exercé par des artistes attachés à conserver l’authenticité du matériau utilisé, des outils et d’une forme d’expression accessible à tous.

Le Salon International de la Gravure de Morhange répond à cette légitime inquiétude : il est nécessaire et urgent de préserver les ferments de “l’aspiration et de la plus belle réalité d’une œuvre”. Cette motivation anime l’équipe qui a mis en place cette manifestation et qui veut s’efforcer de faire renaître l’art de la gravure et le faire reconnaître.

La qualité des artistes présents et des œuvres exposées au Salon International de la Gravure de Morhange apportera une véritable preuve que la gravure est un moyen d’expression majeur dans l’art contemporain.

Que vive la gravure ! »

Gérard Robin

Histoires (presque) naturelles

« Les primates », Sylvie Abélanet, eau-forte sur cuivre, (Cl. Jam Abélanet)

Il est des moments, des circonstances où il suffit de peu pour avoir envie de se replonger dans le monde de l’enfance, peut-être comme pour mieux s’en détacher. Ainsi Sylvie Abélanet retrouve-t-elle dans le bric-à-brac du grenier familial ses jouets oubliés depuis plusieurs décennies. Comme tant de gamins, il est permis de croire qu’enfant elle entassait dans une boîte plumes, coquilles d’escargots, cailloux et coquillages ternis, rubans, fleurs fanées. Elle y installait ses jouets préférés, ses trouvailles, toujours ces petits riens qui à ses yeux étaient autant de merveilles. Bien des années plus tard, les retrouvant sans doute avec émotion, c’est avec attendrissement qu’elle échafaude ce qui deviendra bientôt une nouvelle suite de gravures.

Pour structurer les compositions, elle dispose les protagonistes de ses Histoires (presque) naturelles dans des boîtes, procédé déjà utilisé pour le Cantique des oiseaux, mais ici paré d’une certaine légèreté. Se mêlent alors la surprise, le plaisir de retrouver ces vieux compagnons et la volonté de ne pas trahir les sentiments qu’ils procuraient. Chaque élément est positionné. Le rapport des proportions et la perspective sont minutieusement évalués.

« Les léporidés », Sylvie Abélanet, eau-forte sur cuivre (Cl. Jam Abélanet)

Avec méthode, Sylvie va s’atteler à une boîte, puis une autre, encore une… Pour chacune, elle choisit un jouet du « règne » animal : lézard, oiseau, singe, chien, lapin, biche. L’accumulation pourrait être brouillonne mais la rigueur et la détestation de l’approximation obligent l’artiste à organiser ses trésors. Car elle aime les choses bien faites. La boîte en carton avachie prend l’allure d’une caisse en bois dont on devine qu’elle renferma quelques bonnes bouteilles. Et là vont se côtoyer automates aux mécanismes sans doute grinçants, pantins articulés, peluches râpées d’avoir été trop aimées, doudous, jouets à traîner…

Bientôt, la chose devient sérieuse et, comme une évidence, se crée un lien entre le procédé narratif de chaque Histoire et l’évocation de la présentation de collections hétéroclites, ces dernières nées de la passion de quelques savants et amateurs éclairés. Cet assemblage joyeux et enfantin va très vite s’inscrire dans une démarche plus réfléchie. La caisse, de maison de poupée devient alors cabinet de curiosité miniature. Bien sûr, les jouets ne se suffisent plus à eux-mêmes. Riche d’objets amassés, l’atelier de Sylvie est une mine dans laquelle elle puise, et elle adjoint dans ces petits habitacles crânes, plumes, pseudo-dessins anatomiques. Espiègle, elle n’hésite pas à réduire le squelette d’un canidé à un gros os, cadeau enrubanné pour son chien favori. Gerbes de blé, fanes de carottes, fruits, liserons et autres végétaux sortent-ils d’un herbier ? Leur présence étaye, non sans fantaisie, l’environnement propre à chaque animal. Semblable à une scène de théâtre, une source lumineuse frontale porte des ombres sur l’arrière du décor, prétexte aux nuances subtiles de valeurs plus ou moins marquées.

« Les canidéss », Sylvie Abélanet, eau-forte sur cuivre (Cl. Jam Abélanet)

A l’origine strictement privés, les cabinets de curiosité se sont au fil du temps ouverts au plus grand nombre. De même, la générosité de Sylvie Abélanet se traduit par ces six planches à l’eau-forte. Chacune a une part de mystère et convoque notre imagination à de singulières interprétations.

Bernadette Boustany
Conservatrice en chef du patrimoine