Sergio Birga

Le cercueil de Sergio Birga à Saint-Nicolas-des-Champs
le vendredi 3 septembre 2021 (Cl. M. Préaud)

Deux nouvelles, une mauvaise et une bonne… La mauvaise nouvelle est le décès subit de notre camarade Sergio Birga, peintre et graveur, survenu le jeudi 26 août, dans sa quatre-vingt-deuxième année. Il venait de mettre la dernière main au catalogue raisonné de ses œuvres, il était temps (« Vous ne savez ni le jour ni l’heure », Matthieu XXV, 13). J’avais eu il y a quelques années le plaisir d’esquisser le portrait de son atelier et de découvrir son travail (« Vue lointaine sur Beaubourg », Nouvelles de l’estampe, n° 260, 2017, p. 58-63, accessible en ligne). Il était originaire de Florence, installé à Paris depuis 1967 avec son épouse Annie, elle bien française, professeure de lettres classiques. C’était un couple très uni, et très catholique. Ils fréquentaient tous deux assidûment la paroisse de Saint-Nicolas-des-Champs, dont l’église est enrichie de beaux tableaux. C’est là qu’Annie a fait célébrer une messe vendredi 3 septembre après-midi. La photographie relativement récente posée sur son cercueil montre Sergio presque dans la même attitude que son autoportrait peint de 1982, la pipe en moins.

Sergio Birga, Autoportrait en 1982, huile sur panneau, coll. part.

Sergio était plus peintre que graveur, mais il avait tout de même chez lui une pièce vouée à l’estampe, avec un cabinet bien encombré où trônait une presse à taille-douce adaptée à l’impression des bois et linos qu’il travaillait de préférence, mêlant les deux matières pour les images en couleurs, le bois pour le trait, le linoléum pour les aplats. Ses sujets de prédilection étaient plutôt littéraires (Kafka, par exemple), mais il a traité aussi des thèmes musicaux, ne négligeant pas le jazz, ainsi que des paysages.

Sergio Birga, Le Tas de pois à Camaret,
bois et linoléum en couleurs, diam : 28 cm, 1999

Sergio Birga travaillait principalement avec la galerie Saphir, 69 rue du Temple, dans le 3e arrondissement de Paris.

Maxime Préaud

David Maes

David Maes, Les Trois Pins, pointe sèche, ici sur un des murs de la galerie Felli, avec à gauche une sculpture de Jeanne Bouchart (Cl. M. Préaud)

David Maes, estampes ; Jeanne Bouchart, sculptures ; Sue Bryan, fusains
Exposition du 4 septembre au 3 octobre 2021, du mardi au samedi
Galerie Felli
127 rue Vieille-du-Temple 7503 Paris

La bonne nouvelle est le bref passage à Paris de David Maes, qui expose ses dernières estampes dans le Marais, à la galerie Felli, où peut se voir régulièrement du bon-temporain (comprend qui peut, comprend qui veut). Il s’agit de pointe sèche gravée dans le cuivre, traitée sobrement selon l’habitude de David, qui refuse ici (ce n’est d’ailleurs pas nouveau) de travailler dans les plaques quadrangulaires auxquelles nous sommes accoutumés, mais propose des formats aléatoires audacieux qui ne retirent rien à l’élégance de son graphisme. Il est surtout question d’arbres, mais pas seulement.

David Maes, Sans titre, pointe sèche, ici sur un des murs de la galerie Felli
(Cl. M. Préaud)

David avait été lauréat du prix GRAViX il y a déjà un certain temps, en 1991. Il mérite sûrement d’autres récompenses. J’en parle un peu plus dans la description que j’ai faite de son atelier, du temps où il habitait Combs-la-Ville, avant de se réfugier dans le Gard (« À côté du garage, ou L’atelier de David Maes », pour les Nouvelles de l’estampe, n° 253, 2015, p. 50-57, accessible en ligne).

 

Maxime Préaud

Alain Le Foll

Dans l’exposition Le Foll le 26 août 2021 (Cl. M. Préaud)

Alain Le Foll / Maître de l’imaginaire
du 26 juin 2021 au 2 janvier 2022
Palais Lumière
Quai Charles-Albert Besson
74500 Évian-les-bains

Pour ceux qui sont encore en vacances ou le seront dans les six mois prochains, ils peuvent aller faire un tour à Évian, au bord du lac Léman. La ville est plutôt agréable, le lac omniprésent est une merveille changeante, et l’on y trouve au Palais Lumière qui est un de ses fleurons une belle exposition de l’œuvre d’Alain Le Foll, dont le commissariat a été assuré par Céline Chicha-Castex, conservatrice chargée de l’estampe contemporaine à la Bibliothèque nationale de France. Décédé en 1981 alors qu’il n’avait que 47 ans, Alain Le Foll est un grand dessinateur. D’abord créateur d’images publicitaires assez percutantes, il développe un style mystérieux de dessin coloré où se mêlent d’étroite façon l’animal et le végétal, sans que l’on sache très bien quoi est quoi. L’atmosphère en est souvent inquiétante, d’autant plus que la manière en est douce. Il aimait bien les singes, aussi.

Dans l’exposition Le Foll le 26 août 2021 (Cl. M. Préaud)

S’il a gravé quelques eaux-fortes, c’est principalement par la lithographie qu’il s’est exprimé. Il a également enrichi d’illustrations de nombreux ouvrages.

Maxime Préaud