Lu pour vous – Vu et lu… pour vous https://www.vuetlu.manifestampe.net Magazine d'informations sur l'estampe dans tous ses états Mon, 07 Jul 2025 07:27:28 +0000 fr-FR hourly 1 https://www.vuetlu.manifestampe.net/wp-content/uploads/2021/01/cropped-favicon-512x512-1-32x32.jpg Lu pour vous – Vu et lu… pour vous https://www.vuetlu.manifestampe.net 32 32 Les Vedute de J3M https://www.vuetlu.manifestampe.net/les-vedute-de-j3m/ Tue, 01 Jul 2025 17:23:53 +0000 https://www.vuetlu.manifestampe.net/?p=4226 La naissance d’un catalogue raisonné est un événement majeur pour un artiste, car témoignage, pour lui-même et bien sûr les archéologues du futur, de son travail créatif, dans sa plénitude et sa richesse, dans sa chronologie et son évolution, pour son immortalité même, mais surtout, à mon sens, pour le chercheur d’art que chacun peut … ]]>

La naissance d’un catalogue raisonné est un événement majeur pour un artiste, car témoignage, pour lui-même et bien sûr les archéologues du futur, de son travail créatif, dans sa plénitude et sa richesse, dans sa chronologie et son évolution, pour son immortalité même, mais surtout, à mon sens, pour le chercheur d’art que chacun peut être, dans la découverte et la compréhension d’une démarche artistique. C’est essentiel !

Il s’agit ici de « Vedute », de Jean-Michel Mathieux-Marie, que certains appellent J3M. Précisons que Jean-Michel, diplômé en 1972 de l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris – section architecture -, s’est initié à la gravure auprès Jean Delpech (1916-1988), premier grand prix de Rome de taille-douce (1948), et a été boursier de la Ville de Paris à la Casa Velasquez de Madrid en 1983. Un parcours créatif fertile en estampes originales et illustrations de bibliophilie, une présence marquante en expositions personnelles et collectives, ponctuée de prix prestigieux, le conduisant aujourd’hui à être président d’honneur de « Pointe & Burin », association qu’il dirigea de 2010 à 2021, membre du Comité de la « Fondation Taylor » et membre des « Peintres-graveurs français ».

« Les flocons » Pointe sèche sur acier (1990) 7,8 x 12 cm (Cl Clairis)

Je me garderai d’évoquer précisément le travail de ce graveur d’excellence, devenu le maître pointe-sèchiste de la « veduta ». D’autres l’ont fait, avec brillance. La bibliographie jointe l’atteste.

Ainsi Maxime Préaud, conservateur général honoraire chargé de la réserve du département des estampes de la Bibliothèque nationale de France, qui avait défini en 2016 l’artiste comme « hélicoïdal », dans un texte d’ailleurs présent en préface et évoquant sa personnalité et son parcours.

« Exit ou le grand départ » (2013) Clair-obscur à la pointe sèche sur rhénalon Imprimé sur papier rosâtre 30,7 x 22,7 cm (Cl Clairis)

Ainsi le regretté Claude Bouret (1940-2021), conservateur en chef honoraire au département des estampes et de la photographie à la BnF, professeur d’histoire de la gravure à l’École du Louvre, président-fondateur de la revue de bibliophilie « Le Bois gravé », et co-fondateur de l’association « La Taille et le Crayon » ; il avait ainsi évoqué Jean-Michel et sa manière, pour un catalogue en 2008 : « Dans l’art de Mathieux-Marie se croisent et se renforcent l’humilité du praticien et la grandeur du visionnaire. Avec un admirable acharnement, il se dévoue tout entier à son métier et met tout son savoir au service de son inspiration. »

Fidèle lecteur de « Art & Métiers du Livre », et pour bien définir J3M en quelques mots, je ferais référence au prologue d’un bel article rédigé par Laurence Paton dans le numéro 359 (novembre-décembre 2023) de la dite revue : « Jean-Michel Mathieux-Marie est un virtuose érudit et lyrique de la gravure, inlassable inventeur de nouveaux procédés. À partir de la quête et de l’expression de la lumière, il a créé un œuvre riche, complexe et insolite, tant par sa facture que par les sujets traités. »

« L’usine à gaz » Pointe sèche et tireté sec en trichromie sur rhénalon (2019) 23,4 x 27,4 cm (Cl. Catalogue)

L’article est à lire, bien sûr, mais le catalogue raisonné est là pour faire découvrir ses pointes-sèches, dans un ouvrage de 160 pages, joliment mis en page par Isabelle Panaud : il présente 178 planches d’architecture gravées, réelles ou inventées, accompagnées de 45 planches d’état et 12 dessins préliminaires.

Précisons qu’il s’agit là du premier tome d’un catalogue raisonné général présentant la totalité de son œuvre gravé. Ce qui est indicatif de l’ampleur de son travail créatif.

Cela dit, parcourir ce catalogue, est aussi pour le lecteur un voyage extraordinaire, au fil de « vedute » inspirées, gravées sur acier (une seule sur cuivre) ou sur des matériaux novateurs comme le plexiglas ou le rhénalon. Nous voici transportés de Paris, avec la Seine et ses quais, à Venise et Rome, dans une découverte magnifiée par le jeu des lumières et l’atmosphère de leur état chromatique de l’instant, par des traductions en clair-obscur ; ou nous voilà plongés dans des évocations réalistes, parfois même dystopiques, mais grandioses, générées par le passé d’architecte de l’auteur. Au final, au cours de l’impression, certains papiers ou japon appliqués y ajoutent leur propre dominante lumineuse.

Des images de teinte, où la pointe-sèche se métamorphose invariablement en un pinceau sensible qui transmute chaque vision en un véritable tableau, esthétique et inspiré.

« L’Élaircie » Pointe sèche sur acier (2000) 16,9 x 28,6 cm (Cl Clairis)

J’ajouterai que les annotations et commentaires des « vedute » sont de Jean-Michel. Car sa pointe sait aussi se faire plume. Témoin, cet autre écrit de l’artiste, intitulé « L’Entaille et l’Idée », la réunion, – dans une édition originale ornée de belles lettrines -, de onze petits textes, réflexions singulières et personnelles sur cet art et sa pratique. Une fenêtre ouverte sur sa sensibilité créative, donnant des clés pour la découverte picturale du catalogue raisonné. Un livre d’artiste qui avait été annoncé dans un article de « Vu & Lu,… pour vous », en mai 2019.

En conclusion, un ouvrage qui devrait trouver sa place dans toute bibliothèque d’amateur d’art ou d’artiste, en attendant le suivant…

Clairis

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Nathalie-Olga https://www.vuetlu.manifestampe.net/nathalie-olga/ Tue, 07 Jan 2025 20:14:51 +0000 https://www.vuetlu.manifestampe.net/?p=4053 «Corbeil-Cerf» (1980), burin sur acier, 35 x 50 mm J’ai le plaisir de vous annoncer la parution du catalogue raisonné de l’œuvre gravé de Nathalie-Olga de Montalembert, stampassine d’âge et de talent respectables, que, à ma grande honte, j’avoue ne pas avoir connue jusqu’à présent : Jean-Marie Arnoult, L’Œuvre gravé de Nathalie-Olga de Montalembert. Catalogue … ]]>

«Corbeil-Cerf» (1980), burin sur acier, 35 x 50 mm

J’ai le plaisir de vous annoncer la parution du catalogue raisonné de l’œuvre gravé de Nathalie-Olga de Montalembert, stampassine d’âge et de talent respectables, que, à ma grande honte, j’avoue ne pas avoir connue jusqu’à présent : Jean-Marie Arnoult, L’Œuvre gravé de Nathalie-Olga de Montalembert. Catalogue raisonné (1950-2004), Sablé-sur-Sarthe, Les Arts Plastiques Saboliens, 2024. 29 cm, 70 p., ill.

Essentiellement buriniste et pointe-séchiste, cette élève de Robert Cami à l’Académie Julian a gravé pendant plus d’un demi-siècle, dans le cuivre et dans l’acier, de nombreux paysages ainsi que des architectures historiques et rurales du Maine et de la Sarthe où elle est installée depuis 1955. Sa minutie, la précision rigoureuse de son burin, l’inscrivent dans la grande tradition de la gravure française, dans la lignée d’André Jacquemin.

Le catalogue qui lui est consacré recense, décrit et reproduit l’intégralité de ses gravures réalisées entre 1950 et 2004. Il est précédé d’une préface qui analyse son parcours artistique ainsi que les techniques qu’elle a utilisées.

«La terrasse» (1994), burin sur cuivre, 303 x 464 mm

L’auteur de cette préface, et le rédacteur du catalogue, Jean-Marie Arnoult, nous livre son sentiment : « Lorsque j’ai rencontré cette vieille dame de plus de 90 ans maintenant, j’ai été très surpris par la « propreté » de sa technique et sa discrétion. Peu à peu je l’ai convaincue de faire ce catalogue et pendant deux ans elle a cherché dans ses archives pour rassembler tout ce qui pouvait m’aider à faire une bonne chronologie de ses travaux. Il y a bien des lacunes, mais globalement je suis content du résultat à la fois sur le plan technique et sur le plan humain. Ayant été familialement un proche d’André Jacquemin lors de son exil à Vaudéville près d’Épinal, j’ai retrouvé chez NO de Montalembert la même rigueur technique et la même approche chaleureuse des paysages.»

Maxime Préaud

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Prix Henri Beraldi https://www.vuetlu.manifestampe.net/prix-henri-beraldi/ Fri, 22 Mar 2024 15:56:55 +0000 https://www.vuetlu.manifestampe.net/?p=3713 Continuer la lecture de « Prix Henri Beraldi »

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Yvon Le Bras, lauréat du prix, le 21 mars 2024,
brandissant un verre d’eau (Cl. Maxime Préaud)

Le Prix Henri Beraldi 2024 a été remis jeudi 21 mars à 20h à Yvon Le Bras par Philippe Sénéchal, président du Comité national de l’estampe, en compagnie de Christian Collin, président de la Chambre Syndicale de l’Estampe, du Dessin et du Tableau, et de Joseph de Colbert, président de l’association Les Amateurs d’Estampes. Cet événement est volontairement lié à la Paris Print Fair dont il a été parlé ici-même il y a peu, et dont plusieurs participants étaient présents ainsi que diverses personnalités du monde de l’estampe, parmi lesquelles Sylvie Aubenas, directrice du Département des estampes de la Bibliothèque nationale de France et, représentée par Maxime Préaud, Rosemary Piolais présidente de Manifestampe-Fédération nationale de l’estampe. Voyez ci-après le communiqué de presse rédigé par Valérie Sueur-Hermel, conservatrice au Département des estampes et secrétaire du Comité national.

Maxime Préaud

Communiqué de presse

Créé en 2023 par le Comité national de l’estampe, l’association Les Amateurs d’Estampes et la Chambre Syndicale de l’Estampe, du Dessin et du Tableau, le prix Henri Beraldi récompense annuellement une thèse de doctorat sur l’estampe soutenue dans une université française ou un ouvrage (essai ou catalogue raisonné) publié en France. Pour sa première édition, le jury de ce prix s’est réuni le 7 mars 2024 sous la présidence conjointe de Philippe Sénéchal, président du Comité national de l’estampe, de Joseph de Colbert, président de l’association Les Amateurs d’Estampes et de Christian Collin, président de la Chambre Syndicale de l’Estampe, du Dessin et du Tableau.

Le prix a été décerné à l’unanimité à Yvon Le Bras pour sa thèse intitulée : La Gravure visionnaire, autour de Michel Random et de la galerie Michèle Broutta, des années 1970 aux années 2010 : une qualification artistique à l’épreuve du « grand récit ». Dirigée par Emmanuel Pernoud, professeur émérite d’histoire de l’art contemporain à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, cette thèse a été soutenue le 9 janvier 2023 à l’Institut national d’histoire de l’art, sous la présidence de Fabrice Flahutez.

Grâce à une enquête minutieuse et à des entretiens avec les artistes, galeristes et collectionneurs, Yvon Le Bras retrace l’histoire d’un courant, né dans les années 1970, réunissant des graveurs qualifiés de « visionnaires » par le critique Michel Random et exposés dans la galerie de Michèle Broutta. La qualité des recherches menées et l’originalité du traitement d’un sujet dédié à l’estampe contemporaine, rarement abordé dans les travaux universitaires, ont été unanimement reconnues par le jury.

 

 

 

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Calendriers royaux https://www.vuetlu.manifestampe.net/calendriers-royaux/ Wed, 13 Dec 2023 17:10:25 +0000 https://www.vuetlu.manifestampe.net/?p=3546 Continuer la lecture de « Calendriers royaux »

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L’ouvrage ouvert (Cl. Claude Bureau)

Avoir eu la chance de compulser ce pesant ouvrage – six kilogrammes coffret d’emboîtage compris – a ravivé la mémoire de ma jeunesse. Celle où sous la férule de maîtres sévères et bienveillants nous étudiions les classiques. Notre langue y était apprise et leur lecture faisait taire les turbulents collégiens que nous étions alors. On analysait chez Racine les complications des sentiments amoureux dans des alexandrins – césure à l‘hémistiche – bien balancés qui transcrivaient leurs tourments. Les embarras de Paris chez Boileau étaient peu de chose à qui connaît maintenant ceux d’aujourd’hui. Aux cadences variées de La Fontaine se déduisait la morale de l’histoire et sur les tréteaux de Molière les galopins apprenaient dans leur naïveté que l’on parlait en prose quotidiennement. Le règne de Louis XIV achevait presque le pré carré de ce qui deviendra, un siècle plus tard, une nation et dont les fortifications de Vauban suscitent toujours de fortes émotions paysagères, maritime à Saint-Martin de Ré ou plus grandiose à Mont-Dauphin où son vaisseau de pierres croise encore sa proue sur la plaine alluviale entre le Guil et la Durance. Ce siècle, comme l’a si bien nommé Voltaire, fut guerrier et le présent ouvrage, qui plonge dans l’imaginaire collectif de l’époque, le rappelle dans son titre emprunté à l’un des almanachs qu’il décrit : « Louis le grand, la terreur et l’admiration de l’Univers ».

Ce savant ouvrage en deux volumes sous emboîtage, coédité par la « Bibliothèque nationale de France » et « Le Passage », illustre donc ce siècle avec les almanachs muraux publiés à Paris sous le règne personnel de Louis XIV (1661-1715). Cinq cent vingt-quatre almanachs sont donc ici répertoriés, reproduits et décrits. Comme le souligne la très longue liste des remerciements établie par Maxime Préaud, il est le fruit d’un travail collectif entrepris sous sa direction. La qualité de l’impression, des reproductions et de la mise en page dans un format important : 26×35 cm, restitue donc toute la valeur graphique de cette collection exceptionnelle d’estampes. Pourtant, l’abondance des images n’occulte pas celle de tout l’appareil critique qui les accompagne. Chaque année, dessinateurs, graveurs, imprimeurs et éditeurs se mettaient à la tâche pour publier et vendre ces grandes estampes murales réalisées avec deux planches gravées à l’eau forte et au burin où figuraient un calendrier et où étaient illustrés des évènements mémorables de l’année précédente. Elles s’affichaient ainsi un peu partout dans les intérieurs des élites : bourgeois, commerçants, artisans, etc. et contribuaient ainsi à la renommée du monarque. En voici, ci-dessous, l’exemple de l’une d’entre elles suivi de son texte descriptif.

« Bal à la française », chez Pierre Landry 1682
(Cl. BnF département des estampe, Gallica)

« Dans l’intérieur d’un palais, celui du Louvre ou celui des Tuileries, brillamment éclairé par des lustres, Louis XIV danse avec une jeune femme qui veut représenter la ville de Strasbourg. Au fond joue l’orchestre. À droite et à gauche, des courtisans sont assis ou debout ; faut-il reconnaître, assis à droite, le dauphin et sa jeune épouse, ou Monsieur et Madame ? Au tout premier plan on voit un seau à rafraîchir rempli de bouteilles, à droite un serviteur portant un plateau de fruits et de gâteaux, et à gauche une jeune femme assise tenant un panneau sur lequel sont inscrites les paroles d’une chanson avec sa musique signée Marc-Antoine Charpentier. La ville protestante et stratégiquement capitale de Strasbourg s’était rendue aux armées royales sans combat, tellement le rapport de forces était inégal, le 30 septembre 1681 ; trois semaines plus tard Louis XIV y faisait une entrée triomphale, marquée par un Te Deum dans la cathédrale rendue au culte catholique (Ensemble au burin et à l’e.-f.. 859 x 543). »

Une copieuse et savante introduction donne l’historique de ces almanachs imprimés et leurs conditions d’élaboration, de gravure, d’impression, d’édition et de diffusion. Elle est suivie, année après année, d’une double page sur fond rouge où à gauche figurent en réserve blanche un rappel historique des faits de l’année en cours et, à droite, une brève description des almanachs publiés cette année-là. Suivent après ce double repère annuel, sur papier blanc les reproductions, en belle et pleine page, de chaque almanach accompagné à gauche de sa description avec souvent le gros plan d’un détail de l’estampe ou la reproduction d’un dessin préparatoire. Au vu de la variété des sujets et de leurs traitements par les artistes qui y ont concouru, il vaut mieux prendre un rythme lent afin d’en tourner et compulser ses centaines de pages. L’ouvrage se clôture par des annexes : une bibliographie générale, les index des titres des almanachs, des personnes, des figures allégoriques, des personnages mythologiques ou imaginaires, des éditeurs, des graveurs, des inventeurs et des crédits photographiques.

Ce sera sans doute un très beau cadeau bibliographique pour les fêtes de fin d’année. Ce serait sans doute aussi un ouvrage à mettre en libre consultation dans toutes les bonnes bibliothèques municipales à l’heure où faire nation exige de partager une Histoire commune quels qu’en soient ses heures, ses heurts, ses malheurs, ses calamités ou ses grandeurs.

Claude Bureau

« Louis Le grand , la terreur et l’admiration de l’univers »
format 26×35 cm, 1 216 pages, 800 illustrations, juin 2023,
ISBN : 978-2-7177-2943-6
Prix de vente : 600 €
diffusion : éditions de la BnF ou Le Passage

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Paul Valéry https://www.vuetlu.manifestampe.net/paul-valery/ Sat, 02 Sep 2023 06:00:25 +0000 https://www.vuetlu.manifestampe.net/?p=3374 Continuer la lecture de « Paul Valéry »

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Portrait de Paul Valéry, xylographie d’Achille Ouvré, 1939 (Cl. Ebay)

Paul Valéry, plus connu comme poète, écrivain et philosophe, s’adonna aussi à la gravure dont il illustra de sa main quelques-uns de ses livres. Un de nos fidèles lecteurs, Angelo Giusto, a transmis à la rédaction une très belle citation de l’auteur de « La jeune Parque » que nous nous faisons un plaisir de partager avec tous nos lecteurs.

« Je vous aime, graveurs, et partage votre émotion quand vous élevez à la lumière, tout humide encore, et délicatement pincé du bout des doigts, un petit rectangle de papier à peine issu des langes de la presse. Cette épreuve, ce nouveau-né, ce rien, mais essentiel, qui suppose le tout de l’intelligence. Nous communions dans le Blanc et le Noir, dont la Nature ne sait rien faire, elle ne sait rien faire avec un peu d’encre. Elle a besoin d’un matériel littéralement infini, mais nous, fort peu de choses, et, s’il se peut, beaucoup d’esprit. » Paul Valéry

« Deux femmes au balcon » eau-forte de Paul Valéry, 1944 (Cl. Pazzart)

Les curieux pourront facilement retrouver, en faisant une recherche sur Internet, quelques autres estampes de Paul Valéry ou celles d’autres artistes graveurs qui ont illustré les textes de cet intellectuel dont les inscriptions en lettres d’or ornent toujours le palais de Chaillot à Paris :

« Il dépend de celui qui passe
Que je sois tombe ou trésor
Que je parle ou me taise
Ceci ne tient qu’à toi
Ami n’entre pas sans désir ».

La rédaction

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Le livre de demain https://www.vuetlu.manifestampe.net/le-livre-de-demain/ Mon, 28 Aug 2023 10:34:12 +0000 https://www.vuetlu.manifestampe.net/?p=3352 Continuer la lecture de « Le livre de demain »

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Sur la couverture de la revue « Mémoire d’images »,
reproduction d’un bois de Renefer pour Bella de Giraudoux, 1938

Les amateurs des volumes du « Livre de demain » publiés par Arthème Fayard sont nombreux. Ils seront intéressés d’apprendre que la revue « Mémoire d’images » (voir leur site1) consacre une partie de son n° 54 (été 2023) à l’histoire de cette collection, en insistant sur les graveurs en bois qui ont fourni les 8144 illustrations.

L’affiche de l’exposition

On y trouve également l’annonce d’une exposition qui se tiendra à la médiathèque de Fontenay-aux-Roses (92032), organisée par les Archives de la Ville de Fontenay qui viennent d’acquérir l’ensemble de la collection2.

Maxime Préaud

1 – Le site de ce magazine est ici : https://memoiredimages.net/
2 – À l’occasion du centenaire de la parution du premier numéro de la collection, la Ville de Fontenay-aux-Roses a fait l’acquisition d’une série complète du « Livre de demain » éditée par la Librairie Arthème Fayard L’exposition retrace l’histoire de l’imprimerie Bellenand où ont été imprimés la majorité de ces titres (ainsi que les premiers exemplaires du Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline ou le premier numéro du Journal de Mickey). Parmi les 53 artistes graveurs qui participèrent à la collection, Jean Lébédeff, artiste graveur français, né en Russie le 25 novembre 1884 et mort à Nîmes le 21 septembre 1972 a vécu près de trente ans à Fontenay-aux-Roses à quelques pas de l’imprimerie Bellenand. Cet artiste prolifique et de grand talent est celui qui a illustré le plus grand nombre d’ouvrages de cette collection populaire et bon marché. Il a également illustré de nombreux livres de bibliophilie dont plusieurs sont présentés dans l’exposition. Un parcours chronologique permet de découvrir les auteurs et les illustrateurs présents dans la collection, complété par des vitrines consacrées aux auteurs et illustrateurs notoires, ainsi qu’aux matériels de gravure et de typographie, outils et bois gravés permettant la découverte de la technique de la gravure sur bois et de son impression. La collection complète des 235 ouvrages du LIVRE DE DEMAIN, récemment acquise par la Ville, sera présentée à cette occasion. Site web : https://www.mediatheque-fontenay.fr/

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